C'est à peu près 120 piasses la tonne. Grosso modo c'est 80 si tu remplis ton pick-up. Ça, c'est pour la scrap scrap. Pour une scrap qui a de l'allure, c'est plus ou moins 4 piasses la livre. Cop, aluminium. Vous pouvez ben courir les poteaux. Moi, la scrap scrap, ça me plaît.

4.4.08

Dans le soleil ou dans la nuit, voyez-vous ces êtres vivants?

« Est-ce c’est le jour qui se lève
ou mes yeux qui se sont habitués
à la noirceur? »

- Jenny Raymond

Bruno et Jenny

BRUNO
Qu’est-ce que tu fais ?
JENNY
Mon possible…
BRUNO
C’est tout ?
JENNY
Tu trouves pas que c'est assez ?

30.06 en bas de zéro

FERNAND
(d’un ton sérieux)
Là, mon Jacquot, on approche de la swomp.
Tu te souviens de ce que je t’ai dis?

JACQUES
Euh oui, oui, p’pa.

CLEMENT
Avance ben tranquillement, mon Jacquot.
Ben tranquillement…

FERNAND
Envoye. N’aie pas peur.

JACQUES
J’ai pas peur!

FERNAND
(en chuchotant)
Tu le vois-tu? Y’é là-bas, à trente pieds de la swomp.
Regarde, regarde là-bas, Jacques…

Jacques est nerveux. Il regarde l’orignal et ne bouge pas.

FERNAND
Là, vise le ben…
Attend qu’il ne bouge plus.
Pis tu tires. Envoye, tu es capable...

CLEMENT
(en chuchotant lui aussi)
Tu es capable, Jacquot,
Concentre toi comme il faut…

Jacques regarde dans le viseur de la carabine.

FERNAND
(impatient)
Ben qu’est-ce que t’attends, envoye!
Envoye, tu vas le manquer…
Tabarnak, qu’est-ce que tu fais?
Envoye!

En colère, Fernand empoigne la carabine, regarde dans le viseur et tire deux coups. Jacques se retourne vers Clément, qui regarde l'orignal.

CLEMENT
(s’adressant à Fernand)
C’est beau, tu l’as eu.

FERNAND
(sur un ton méprisant)
Ouin, ben tu ne seras jamais un chasseur, toi.

CLEMENT
Viens t’en, Jacquot. On va aller voir l’orignal.
Pis pleure pas. C’est pas grave.

Tu gonflais ta permanente dans le miroir du photomaton

Le chagrin est de marbre
D'un gris anthracite
Ton absence qui me hante
Et même si ta couleur préférée
recouvre ton sol, l'été
Je me souviens d’une amie
Qui espérait encore
Mais qui est morte d’ennui

Température ambiante

Existence meringuée
En pics d’amertume
Et de regrets inconsolables
Qui laissent dans ma bouche
Un goût âpre
De chagrin plâtré