C'est à peu près 120 piasses la tonne. Grosso modo c'est 80 si tu remplis ton pick-up. Ça, c'est pour la scrap scrap. Pour une scrap qui a de l'allure, c'est plus ou moins 4 piasses la livre. Cop, aluminium. Vous pouvez ben courir les poteaux. Moi, la scrap scrap, ça me plaît.

22.12.11

TRADITION



Joyeux Noël, y'all. 
Et une 2012 qui rocke. 
Pas une année qui soft-rocke, là. 
Une année qui rocke genre double pédale.
Double pédale, mais avec une certaine harmonie dans la voix.
Pas du gros criâge, tsé, juste quelque chose qui fesse comme ' faut. 
J'suis-tu entrain de faire
une pyramide avec mon billet
 du temps des Fêtes, moi là? 
Ben non, c't'un petit sapin de Nowell.

18.12.11

OOOH YEAH X 3



Yeah!  Good news :  Gom est busy, busy...

Héhé!



Crédit photos : Guillaume Pâquet

5.12.11

FAIRE À SEMBLANT

J'ai pas envie de vous compter des menteries.  De faire à semblant.  C'est pas mon genre.  J'essaie de me le rappeler à chaque jour.  À jeun ou pompette.  Éveillée ou endormie.  Le matin, le soir, la nuit.  Dans mon char, dans mon lit.  Quand je m'arrache la peau des doigts, quand je brasse une soupe aux lentilles.  Quand je suis sur la bol ou quand je barre la porte avant de m'en aller.  Quand je mets le recyclage au chemin ou bien la musique à fond.  Quand j'abaisse le drapeau de la boîte à malle ou mon bas de pyjama avant d'aller dormir. Quand mon chat veut sortir.  Ou entrer.  Ou sortir.  Quand je me sens seule.  Perdue.  Ou contente.  Quand je colle des post-it dans un bon livre ou que j'allume la lumière du porche, au cas où.

J'ai manqué Éric, misère, mais je n'ai pas manqué La Solde.  J'en reparlerai. 

Et de ça j'en reparlerai sûrement, aussi.  Un moment donné.


En ce moment, je ne suis pas un gars bien amusant.  J'espère que ça ne te dérange pas.  J'espère que la prochaine fois que je t'écrirai je serai plus joyeux.  D'une certaine façon il est facile d'être joyeux.  D'accord, en ce moment je suis joyeux.  C'est bête de ne pas être joyeux.  C'est inutile.  C'est comme les moustiques et les boutons.  


Falardeau, un très mauvais ami - Lettres à Léon Spierenburg, Lettres traduites et présentées par Jean-François Nadeau, Lux Éditeur, Montréal, 2011, p.43.


30.11.11

CHECK ENGINE



Nous éprouvons, ma machine et moi, quelques difficultés techniques qui devraient rentrer dans l'ordre (ou les ordres, tiens) tranquillement pas vite.

J'ai failli oublier mon mot de passe, hé hé.

Sinon, j’ai passé l’automne à kicker du blé d’Indes en running shoes pleins de terre - pis je vais sûrement passer l’hiver à en faire du pop corn. Un par un. Je suis un peu en retard din' nouvelles pis dans le zyeutage, mais ça devrait reviendre sous peu. Avant les Rois. Mes trente-trois ans. Ou la prochaine apocalypse.


Ajout : Ah ben tabarnak.  Pour que le piton Publier daigne fonctionner, on me force à utiliser la nouvelle interface de BloggerBidule. 

4.10.11

MAUDIT SAUT

Dans l'ordre habituel : Réjean, Andrei, Wilfrid, Atanase et Steeve.


Ils sont venus se présenter à moi avant hier pendant que je décrochais mon linge de la corde à linge (pour éviter de rentrer des bébittes en dedans je claque trois, quatre fois chaque morceau dans le sens du vent, ça les fait revoler genre, et j'ai entendu un gros shhhhhhwooooufffff-shhhhhhhwooooufffff, c'est là que je me suis retournée). J'ai fait un maudit saut. C'est le plus vieux qui a parlé en premier. Celui avec des tatouages sur les bras. D'ailleurs ça s'entendait que c'était le plus vieux. Il m'a dit :

—Si 'hama' t'as des problaïmes, tu viendras nous wouère okay.

Ça valait la peine que je lâche mes débarbouillettes. Un autre a enchaîné (il avait une voix de femme, mais j'ai su par après qu'il s'appelait Steeve) en lâchant un petit «On veut pas déranger» tout doux, avec des petites notes aiguës (rectification-mon-cul).  Ils faisaient allusion à quoi, je comprenais pas.

* * *

Le trente et un, c'est pas tu-suite.  J'ai pas affiché mes âneries sanguignolantes encore.  La première fois en quinze ans.  Que je veux en mettre, je veux dire.  On m'a dit que ça runnait pas ben ben dans le boutte, ça m'a déçu, moi qui avais prévu un masque de terreur avec un t-shirt BOOOO.

Mais euh.  Okay anyway, guys. 

C'est quoi, vos petits noms?


18.9.11

RIEN QU'À VOIR ON VOIT BEN












Elle a mangé un champignon et — sauf notre respect — elle a vomi.
Jules Renard, Journal, 1894-1904, ABU, la Bibliothèque universelle

Je bosse de temps en temps avec des champions et des parasites, et peut-être éventuellement avec des champignons, des champions du champignon je veux dire, des pros de la mycologie. Sous toutes ses formes et toutes ses forces. Du plus comestible au plus isolé. Ça dépend de comment on regarde ça. Et puis ça reste à voir. Parce que comme dirait l'autre, on n'a pas tout vu.

Parlant de voir ou de ne pas voir, j'ai pus de tévé. Kaput. Les trois, quatre chaînes que je réussissais à capter de peine et de misère avec mon antenne à oreilles de lapin ne me manqueront pas. Câble, convertisseur? Nan. Le Net me contente. Cut the crap.

À ce sujet, je ne peux pas ne pas publier le texte de VLB. Je me délecte de lire des mots francs et justes, et me désole du reste.

Opinion - J'aime moins la télévision qu'avant
Lettre d'opinion par Victor-Lévy Beaulieu
TROIS-PISTOLES, QC, le 18 sept. 2011

J'aime moins la télévision qu'avant. Je trouve qu'elle ressemble à ce qui est survenu à la Ligue nationale de hockey quand celle-ci s'est lancé dans une expansion déraisonnée, avec le résultat qu'on connaît : un sport qui n'en est plus un parce qu'animé par un trop grand nombre de joueurs sans véritable talent qui se servent de leur bâton de hockey comme d'une arme et de leurs corps comme d'un char d'assaut. Une violence toute américaine dont l'accomplissement parfait est celui de tous ces sports dits extrêmes où l'on voit des hommes et des femmes encagés, se frappant de coups de poing et de coups de pied, au grand plaisir d'une foule devenant hystérique quand le sang jaillit.

J'aime moins la télévision qu'avant. Depuis la multiplication des chaînes et sa concentration entre les mains de quelques propriétaires, on ne peut plus parler vraiment de qualité : le petit écran est devenu un gigantesque fourre-tout dont la médiocrité saute aux yeux dès qu'on a le courage de passer une journée devant son téléviseur. C'est que la télévision ne pense plus guère, elle se contente de plus en plus de réfléchir comme un miroir ce qu'elle croit que la société est devenue : un ramassis de faits divers que rien ne relie entre eux, sinon la bonne conscience de ses animateurs qui croient qu'en agissant ainsi, ils vous apportent la démocratisation de la télévision. Tout le monde y a désormais droit de parole, et davantage ceux qui sont tordus que les gens de santé, davantage ceux qui sont malades, paumés, imbéciles, détraqués ou devenus légumes que les citoyennes et les citoyens débordant d'un trop-plein de vie.

J'aime moins la télévision qu'avant. Je trouve qu'elle est devenue bien tonitruante : même ceux qui animent les bulletins de nouvelles ne cessent pas de me crier par la tête. Et que dire de tous ces animateurs de foules qui croient qu'un quizz et qu'un show dit de variétés ne peuvent pas exister sans qu'on ait toujours les baguettes en l'air et la voix à l'avenant!

J'aime moins la télévision qu'avant. Et moins aussi les chroniqueurs qui ont pour métier de me parler d'elle. Ils n'en ont plus que pour le vedettariat : un pet d'André Angelil, la désintoxication d'Éric Lapointe, le divorce des uns et le rabibochage des autres, Danny Turcotte qui joue le fif auprès d'André Boisclair et Guy A. Lepage qui fait une montée de lait, c'est maintenant ce qu'on appelle de la nouvelle et le bon peuple doit en savoir le long et le large. C'est que le monde des vedettes et celui des chroniqueurs forment une société fermée, qui ne s'adresse plus vraiment au monde, mais à elle seule.

J'aime moins la télévision qu'avant. Parce que les émissions dites sérieuses sont devenues les laissés-pour-compte du petit écran. On n'en parle pour ainsi dire jamais. Par exemple, La semaine verte célèbre cette année la quarantième année de son existence et ses concepteurs ont produit quatre merveilleuses émissions qui nous montrent, non seulement son évolution, mais celui de toute la société québécoise. Aucun de nos chroniqueurs n'en a dit un mot. Il en va de même pour Découverte, Planète science, Super science et la plupart des grands reportages que diffuse la chaîne RDI. Qui sait ce que sont Les agents du changement, une formidable série sur l'écologie, le développement durable et cette transvaluation de toutes les valeurs qui fut si chère à Friedrich Nietzsche?

J'aime moins la télévision qu'avant. Ses archives sont pleines de trésors, qu'on aurait grand intérêt et grand plaisir à revoir. Mais ça demanderait du travail, donc de l'argent à investir, et nos grands diffuseurs ne veulent ni de l'un ni de l'autre. Pour la centième fois, on a droit à Scoubidou, à Ma sorcière bien-aimée, à C.S.I. Miami, à La petite maison dans la prairie, à Beverly Hills ou à FBI, flic ou escroc. On peut désormais passer toute sa journée devant son téléviseur à ne voir que ce qu'il y a eu de moins bon à la télévision américaine des années 1960 à 1980.

J'aime moins la télévision qu'avant. On y parle de moins en moins bien notre langue, on l'écrit comme si elle ne nous appartenait déjà plus. Sur ces fils de presse qui défilent au bas de nos petits écrans durant les bulletins de nouvelles, on y fait une faute à tous les cinq mots et personne ne semble s'en préoccuper étant donné que ça ne cesse pas de passer et de repasser inlassablement.

J'aime moins la télévision qu'avant. Depuis qu'elle n'est plus nationaliste, mon être identitaire s'y perd. Dans certains bulletins de nouvelles de la télévision de Radio-Canada, pas moins du tiers qui s'y dit l'est souvent en anglais, puisqu'on n'y traduit plus rien. On peut bien élire dans le comté francophone de Berthier-Maskinongé une unilingue anglophone et l'y accueillir à bras ouverts : n'est-elle pas le nouveau rêve qui nous habite depuis que nous ne sommes plus nationalistes parce que nous avons mis au vestiaire notre être identitaire?

J'aime moins la télévision qu'avant. Tandis que le rêve américain s'effondre, nous importons des États-Unis de plus en plus d'émissions et de films dont on ne prend même plus la peine de traduire les génériques ni les titres (par exemple, The Price is Right). Avez-vous regardé une seule fois Qui perd gagne, cette émission sur des obèses étatsuniens qui sont récompensées quand ils maigrissent et punis quand ils ne maigrissent pas? Au-delà de toute indignité c'est!

J'aime moins la télévision qu'avant. Les publicités, notamment sur la bière, me rendent honteux. Non seulement on y représente toujours la femme comme un objet à consommer au même titre que le houblon, mais la firme Sleeman, sous le prétexte de nous raconter les commencements de la brasserie, nous amène dans le Chicago d'Al Capone, mitraillettes et tueries à la clé. Ce n'était pas bien, nous dit le commentateur de la chose, mais quelle bonne bière cela nous a donné! Mais il y a pire. De plus en plus, notre société se sert des enfants pour mieux vendre ses produits. Je pense notamment à cette publicité qui nous montre un tout jeune garçon qui nous vante la voiture qu'il vient d'acheter et qu'il considère comme sa maison, y jouant, toutes portières accessibles, sans qu'on exerce la moindre surveillance auprès de lui.

J'aime moins la télévision qu'avant. On y privilégie les films américains et les films québécois qui leur ressemblent. Sauf exceptions (celle d'André Forcier notamment), je ne trouve maintenant qu'une différence entre le cinéma américain et le nôtre : alors que le drapeau américain flotte partout et souvent dans tout film hollywoodien, on ne voit jamais le fleurdelisé dans notre cinéma. Rien d'autre qu'un hasard?

J'aime moins la télévision qu'avant. Parce qu'elle ne nous invente plus, elle nous évente. Parce qu'elle ne nous invente plus, elle nous éventre. De quoi comprendre que mon nationalisme et mon être identitaire en saignent comme cochon qu'on égorge.

23.8.11

TRANCHE DE STEAK

Mon tout premier film porno gonzo x-rated. 1992.

TCR 13:01.53.16 à 13:02.23.22, attention : c'est pas mal hardcore.





— Pfff. Y'a rien là comparé à Elvis...





21.8.11

CARVI ET OVERDRIVE

J’allais là pour mon problème d’overdrive. Je suis repartie avec des tomates et des concombres de son jardin, soigneusement emballés dans un sac en plastique dont le nœud, ferme, avait été manié d’une tendre et efficace façon. Elle m’avait interpellée de la galerie, soucieuse que je n’oublie pas mes légumes frais, la mère du garagiste, une femme qui en a vues des vertes et des pas cuites, quatre-vingt-cinq ans qu’elle m’avait dit, et elle conduisait toujours le soir pour aller jouer au bingo du village d’à côté.

—Je vais là pour me changer les idées.

J'arrive toujours un peu à l'avance, je n’aime pas faire attendre le monde. Mais j’ai dû attendre parce que le garagiste accusait un peu de retard. En moins de vingt minutes je suis passée de la cour à la balançoire sur la galerie, et puis de la balançoire à la cuisine. Un Seven Up plus tard, je connaissais tout de sa famille. De ses voisins. De sa vie. Je me suis dit oh-oooh, faut absolument que tu mémorises ça toi, chacun de ces détails, ces paroles, ces objets, tout, absolument tout ce qui meuble cette pièce en cet instant même.

Elle a versé trois tasses de vinaigre dans une soupière en me demandant de trouver les graines de carvi dans l'armoire à épices. Trop haute pour elle. D'habitude elle grimpe sur une chaise, mais là, vu que t'es là ça adonne ben. Ça m'a pris du temps, il y avait là-dedans au moins soixante petits pots empilés les uns sur les autres. C'était à peine si mes doigts pouvaient bouger.

Je lui ai finalement trouvé son carvi, et elle a enchaîné sur le prix des poivrons. Les photos de ses petits-enfants. Ses fleurs. Son chien. Elle ajoutait de temps en temps un petit sacre bien senti en déplaçant de l'air pour douze. Ses morts, ses vivants, son bras cassé de l'an passé alors qu'elle fauchait elle-même le foin du fossé.

—Ça s’ra pas ben long, mon gars va s’occuper de ton char.

Elle a déposé sa cuiller à bois de travers sur la soupière et s’est dirigée vers le poste radio. Elle en a étudié rapidement les boutons.

—Écoute ça ma fille, c’est beau.

Un disque compact gravé, ça s’entendait tout de suite. L’enregistrement était de piètre qualité mais le gars chantait comme si c’était le dernier jour de sa vie. Elle a souri en m’entendant fredonner les paroles, ravie que je connaisse sa chanson. J’ai pas osé pas lui demander de baisser le volume. Je me suis contentée de lui dire qu’elle avait allumé le mauvais rond de poêle.

Puis elle m’a demandé si j’avais des enfants, ce à quoi j’ai répondu par la négative.

—Ben fais-en pas ma fille, écoute ce que je te dis!

J'ai ri, elle s’est tue. Elle m’a offert un autre Seven Up.

—Mon gars a le cœur su’a main. Pis l’autre aussi. Il vient de se séparer, sa femme c’t’une maudite folle. On est du bon monde. On écoeure pas personne. T’as l’air d’une bonne personne toi aussi. T'es sûre que t'en veux pas un autre? As-tu faim? Mange quelque chose.

Je l’ai aidée à trouver une douzaine de pots, à la cave, et on les a lavés. Elle m’a dit que la vie n’était pas facile à tous les jours, mais que l’important c’était de garder le moral. Elle est allée remuer sa mixture. Elle l'a jugée fin prête.

—Pas de moral, y reste pus rien. Goûte don’ à ça.

J’y ai goûté.

J'en suis toujours pas certaine, mais je pense qu'elle avait les larmes aux yeux.

—Si ça goûte pas assez, faut rajouter du goût. Y manque-tu quek’chose?

J’ai réfléchit trop longtemps peut-être ou ça ne lui tentait pas d’entendre ma réponse, mais elle s’affairait déjà à corder ses pots et à les emplir un à un. Elle m’a demandé de visser les bagues sans trop serrer.

Sur le réfrigérateur, j'ai remarqué une vieille image de la sainte Vierge maintenue par trois aimants à l'effigie de compagnies différentes. Qui regardait vers le plafond.

Puis j’ai vu son fils, dehors, qui me faisait signe pour que je vienne le rejoindre.



16.7.11

HEIN?

J'ai ri jaune quand j'ai lu ceci.

Parce que moi aussi tsé, à l'aide de mon soooo precious cellulaire, j'ai capté des images du show...

— Checke les deux mongoliens en avant. Ça tape des mains pis c'est même pas en rythme.
— Hein?

Ah pis pendant qu'on y est, j'hayis ça les HEIN. Me semble qu'on peut dire autres choses que HEIN, non?

Pardon? Qu'est-ce que t'as dit? J'ai pas entendu, peux-tu répéter?

HEIN? HEIN?

J'hayis ça pour tuer, les HEIN.


5.7.11

LES VACHES



C'est comme dans les films d'épouvante : le blé d'Inde à vaches va grimper à six, sept pieds. Je ne verrai plus les voisins. C'est ce que le proprio a dit. Mais je ne les vois déjà pas, mes voisins. Ils sont flous dans un brouillard de mouches à vaches.

Les vaches, les vaches, c'est à croire que tout tourne autour d'elles. Et pourtant y'en a pas. Pas proche du moins. Y'a Jos-le-Coq qui s'excite jusqu'à deux heures de l'après-midi, des corneilles qui te lâchent un méchant wack aussitôt que Ze Matou s'élance furieusement vers eux, j'ai vu un seul écureuil depuis que je suis ici, weird hein, ah pis zéro marmotte, apart celle que j'ai vue plus loin, écrapoutie au beau milieu du chemin. Ça m'a fait de la peine, c'est ben certain. Je suis attendrie comme un steak manié par le boucher : plein de petits trous qui laissent passer l'air.

L'air.


Ouain.


20.6.11

UNE ÉVIDENCE, J'VEUX DIRE



— J’suis pas du monde, pis y’é pas du monde. Fait que ça manque de monde pour jaser, ça, tsé...

Dit de même. Fallait que ça sorte de sa bouche pour le devenir. Une évidence, je veux dire. J’ai jeté un œil sur mes affaires, l’air de rien, l’air d’être préoccupée, prise par autre chose, n’importe quoi, mais je n’avais d'autres choix que de lui donner raison. Le gros bon sens. Tragique. Il a regardé ses doigts pendant quelques secondes, s’est arrêté sur une cuticule tentante sur le pouce, a tenté de la réduire en miettes avec l’ongle de son index. Il a réussi. Puis il a poursuivi brièvement :

— Ouain.


Il est parti.

J'ai fait pareil.

29.5.11

CONFESSION

Bon, je m'en confesse. Quand j'accroche sur une toune c'est quasi maladif, je peux être deux semaines à l'écouter en boucle sans m'écoeurer. Pis à mon avis y'a rien de pire que se s'écoeurer à faire quelque chose. Rien. Fait que je l'écoute, j'aime ça, pis that's it that's all.




Y'a fait soleil cet après-midi, heille, c'est pas rien.

25.5.11

À MOI DE MOI, ET À MOI POUR VOUS AUTRES

Chanson reprise par un paquet de monde et c'est peu de le dire, de Bonnie Tyler à Bon Jovi, en passant par Patti LaBelle, les Backstreet Boys, awigne-ah-han, et ce, sans compter l'immensurable nombre de chanteuses qui souhaitent grimper la note et qui hésitent entre celle-là ou la notoire Amazing Grace.

Mais ça demeure à mon avis une maudite belle chanson.



En tout cas c'est ben dur de s'empêcher de la fredonner.

Pis ça fait du bien par où ça passe.

21.5.11

SAFE SEAL, PEROXYDE 3 % ET BLACK VELVET

Je serais due pour un réaménagement de bloye, à tout le moins un petit rafraîchissement, un petit ménage printanier dans' cour, tsé, quek' chose. Mais ça va attendre un ti peu. Les lilas fleurissent, ça verdit de tou'é bords tou'é côtés, et ça se promène en gougoune pendant que moi je m'arrange pour ne pas être SDF le jour de la Saint-Jean. À manger mou en paquetant mes affaires, scotch au poing et médocs pas loin. Je vous lis. Et ça m'apaise. Ça me fait sourire. Pas trop hein, parce que ça tire. Dans quoi, un mois, je serai partie d'ici, de la grand-ville, moi, fille de cambrouse, et j'entendrai un concert de ouaouarons au lieu des sirènes, de la dance music et des pneus qui crissent, j'sais pas où encore, mais je serai à quelque part.


J'ai perdu ma sagesse ça a l'air, mais pas mon appétence.



























Peroxyde, Dewar's and Rock n' roll!

10.5.11

SANTÉ! MENTALE

Des fois ça prendrait ça.


D'autres fois ça prendrait ça.

Ou ben ça.

Mais des fois ça prend plus que ça.

Je sais, je sais. Il fait beau dehors. Mais ce truc est intéressant. Rigolo par bouttes, touchant par d'autres. Pis paraît que mai est le mois de la santé mentale. Comme si le reste de l'année, tsé, anyway. Le trois fait le mois, le cinq le défait, le sept le refait. Le dix, fouillez-moi, j'en sais trop rien. Pis le onze, le quinze ou le vingt-deux, ben, on verra bien.

20.4.11

COMME DE LA GRÊLE SUCRÉE EN PÉRIODE DE CARÊME, TSÉ

Moi j'ai à rien à dire ces temps-ci fait que je me ferme la bouête, mais n'empêche que je lis ou que je regarde, que je zyeute et que je braque à tou'é matins, et ce gars-là, mine de rien, poste quotidiennement depuis j'sais pus combien de temps, ouais, il est d'ailleurs entrain de nous habituer à un sapré beau débit de prises de vue hein, de mots, de quinze secondes de vidéos qui en envoient plein la gueule à chaque matin. Ça suppure ses affaires, ça s'éjecte, ça expulse et ça s'éploie, comme de la grêle sucrée en période de carême ou un halo acéteux en plein soleil printanier. Y'a un gros grain de pluie frette aidé du vent qui glisse le long d'un câble électrique, là, drette là dans la rue déserte quand je regarde par la fenêtre à ma gauche, là où le temps gris et froid et plate inflige peut-être un peu, pendant que lui capture des affaires pas piquées des vers, là où la beauté de l'oeil ravit - et le débit sévit.


Pis moi ben, yé m'en réjouis.




Eh oui. C'est du Gomeux.

11.4.11

TÊTE DE LITOTE



Seize degrés dewor; quarante mille dans mon aorte!

9.4.11

ANNONCE #59684572162584895625214478442

Magnifique terrain pas trop grand situé à quelque part de ben tranquille. Site enchanteur. Accès prestigieux au lac La Paix. Vue impressionnante de tou'é bords. Emplacement de choix. Partiellement déboisé. Arbres matures. Chemin peu achalandé. Prêt à construire. Étant donné sa superficie, le terrain zoné permet l'établissement d'une petite petite maison seulement. Pour vente globale.

7.4.11

CANTAT

Commentaire écrit le mercredi 22 février 2006 à 14:51:05 (lien)

Sandra Gordon


Nous sommes en février 2006 et même au Québec, nous n'avons pas oublié Bertrand Cantat. Est-ce que quelqu'un aurait l'aimabilité de me donner l'adresse où il se trouve? J'ai noté l'adresse du centre de détention à Muret. Est-elle correcte? Merci encore.


* * *

C'était en 2006, et j'avais eu l'idée d'écrire à Bertrand Cantat. Je ne voulais pas parler de Vilnius. Parce que je savais qu'il n'avait pas besoin de moi pour y penser. Je voulais parler de, je sais pas, de la solitude et du pardon peut-être. De musique. De douleur. D'humanité.

Y'a une partie de ce commentaire, datant de 2006, que j'enlèverais drette là. Ouain. En fait, je le modifierais. J'enlèverais le nous. Pis ça me déçoit beaucoup.

M'as le mettre au Je, pis je vais garder le reste. Y'é peut-être pas trop tard pour écrire à Cantat, paraît qu'il vient d'être transféré dans un autre pénitencier. Pire que les autres.

22.3.11

MA MAIN, MA MAIN

Ça a commencé cheapette, mais ça s'est enligné quekchose. Si ça va pas, regardez ça. À la fin j'ai fait de l'arythmie cardiaque. Le gars se coupe un bras pour survivre. Avec un petit couteau qui coupe pas. Il est coincé dans le Blue John Canyon, le bras droit coincé sous un rocher, tu' seul, pendant plusieurs jours. Il était parti se balader, sans avertir personne. Accident. Oups, comme il se répète. Boit son eau. Boit sa pisse. Boit son sang. Se coupe un bras à frette pour survivre, se le fracture avant. Faut le faire en sacrament. Un film de Danny Boyle.

On est loin de Jos-Jigsaw, c'est tiré d'une histoire vraie. Celle de Aron Ralston.






En tout cas.
Ma main, ma main. Ouain.

8.3.11

MANCHES DE COUTEAUX ET AUTRES PECCADILLES DANS LE GENRE

Petite lecture de chevet (sans jeu de mots morbide) que je partage avec vous. Ouain.

« La mort fait partie du travail en élevage, tout simplement pourrait-on dire parce qu’elle fait partie de la vie. La mort existe. Cette simple évidence, à laquelle voudrait échapper tant de nos contemporains, fait que la vie d’un animal d’élevage doit avoir une fin. Il est indéniable pourtant, et nul éleveur ne l’ignore, que les animaux n’ont pas envie de mourir – l’animal, sauf en cas de vieillesse ou de maladie, est vie qui veut vivre – et qu’ils n’y consentent pas. Et le désir le plus cher d’un grand nombre d’éleveurs (un sur deux dans la population enquêtée) est de voir ses animaux mourir le plus tard possible. Nous non plus, humains, nous n’avons pas envie de mourir, pour certains d’entre nous nous avons même peur de mourir. Et pourtant nous mourrons. Pourtant, chacun d’entre nous mourra. Et cela est nécessaire si nous désirons continuer à vivre. Nous sommes vivants parce que des hommes avant nous sont morts. D’autres naîtront parce que nous mourrons. « La mort n’est pas ‘un élément purement empirique de notre expérience, mais l’orientation vers la mort est essentiellement impliquée dans l’expérience de toute vie et de notre propre vie’ (M. Scheler (1952), cité par J.M. Brohm dans L.V. Thomas, Les chairs de la mort, p.29). Désirer ne pas voir mourir ceux qu’on aime, désirer mourir le plus tard possible si l’on vit une vie heureuse est un souhait légitime, mais qui souhaiterait vraiment, pour soi, ne jamais mourir, ne jamais finir. Que serait l’œuvre d’une vie si elle était sans fin?

Refuser la mort de l’animal d’élevage, c’est refuser la mort tout court, c’est refuser la vie. Le plus tard possible, pour les animaux d’élevage comme pour tous ceux que nous aimons et pour nous-mêmes, est évidemment préférable parce que, vu de près, dans le processus de démantèlement des corps, la mort a évidemment une très « sale gueule ». Ainsi, dans le film Le sang des bêtes de Franju, les coups de hache sur les cornes de la vache abattue, ou la fente des lèvres du cheval mort sont aussi difficilement supportables que la vision de l’acte de tuer l’animal d’un coup de merlin sur le front.

En élevage, comme dans nos rapports actuels à la vie, et comme l’exprime Louis-Vincent Thomas, la mort est un événement à conquérir. Nous prenons la vie de l’animal comme la mort nous prend. Majoritairement, nous ne choisissons pas l’heure de notre mort. Avec une différence essentielle, cependant, et qui renvoie au sens de la mort et à la dignité : parce que nous avons décidé sa mort, parce qu’elle n’est pas le fait du hasard, le corps de l’animal d’élevage mort n’est pas un cadavre, objet fini promis au pourrissement, mais un corps mort sur lequel les hommes vont effectuer un travail de re-création. C’est ce travail sur le corps de l’animal, en tant que travail de vie (le terme « viande » est issu de vivere : vivre) qui donne son sens à la mort de l’animal. Dans nos aliments, dans le cuir de nos chaussures ou de nos vêtements qui nous collent au corps comme une seconde peau, dans la corne d’une vache posée sur notre table, dans le manche d’un couteau, dans la queue du lapin portée autour du cou comme un fétiche… , dans toutes ces parts animales disséminées dans nos vies, nous proclamons que nous n’avons pas tué l’animal pour rien, qu’il est toujours pour nous, en nous, dans nos muscles et notre sang circulant, sur nous, et dans notre esprit, dans nos histoires et dans nos rêves.

Tout devrait donc être mis en œuvre pour que la mort de l’animal soit donnée dans la dignité, pour l’animal et pour nous-mêmes. »

Jocelyne Porcher, Éleveurs et animaux, réinventer le lien, PUF, Paris, 2002, p. 239-240.
Préface de Boris Cyrulnik.

J'ai voulu mettre un lien sur le film de Franju. Mais je ne l'ai pas fait.

Et je ne suis pas végétalienne.


Page 278 :

« ... Et que la vache qui broute, tête baissée, surpasse n'importe quelle statue...»

— W. Whitman, Feuilles d'herbes, p.123.

26.2.11

VIANDE AAA, SAQ ET MANTEAU TROP BEN TROP CHAUD

– Ah ouain?
– Ouais! On en a vendu beaucoup cette année de ce modèle-là...
– Non, mais y'é-tu vraiment chaud?
– Moins trente, moins quarante. C'est fait pour les expéditions, tsé.
– Ah ouais? Whoa... C'est plus chaud qu'un North Face, d'abord?


Pour le prix d'un manteau Canada Gooooose conçu pour les expéditions nordiques (rires, rires, rires), vous pouvez vous procurer plus de quatre cents cahiers de notes au magasin à une piasse, régler de concert des factures d'Hydro Québec et de Vidéotron pour au moins deux mois (l'hiver, mettons), voire trois, faire la commande la plus décadente de votre vie - incluant viande AAA et SAQ, vous payer un tout compris de dernière minute à Puerto Plata, cotiser un petit surplus à vos REER ou ben vous procurer quatre cinq billets en gang pour un show des Black Keys, tiens.

On a toujours le choix.




À quand Mars Volta contre un bifteck de surlonge - ou ben un morceau de linge?

23.2.11

COURROUX, EXASPÉRATION, ROGNE, MACHIN


La dernière fois que j'ai perdu quelque chose appartenant à la catégorie perds-pas-ça-parce-que-c'est-pas-donné, combinée avec la catégorie tu-perds-ça-et-ça-t'enrage-un-poil-pas-pire, c'était une passe de métro mensuelle de la STCUM. À l'époque j'habitais sur Préfontaine coin Ontario, dans un petit appartement trop coloré de biais de Chez Clo, et je vivais d'un décadent revenu de prêts étudiants et d'une job à temps partiel dans un magasin de sport/chasse/et pêche dans le bas de la ville. C'était il y a mille ans. Courroux, exaspération, rogne, machin.

C'est paske j'ai pas l'habitude de perdre mes affaires, tsé.

Mais là, là, là, ça fait trois jours que je cherche désespérément une affaire appartenant à la catégorie perds-pas-ça-parce-que-c'est-sans-prix, combinée avec la catégorie tu-perds-ça-et-ça-t'enrage-à-la-puissance-mille, celle qui te fait charroyer-les-meubles-de-tout-bord-tout-côté, fouiller-dans-les-racoins-les-plus-improbables, au-cas-où, tsé, et ce, six-fois-par-jour-depuis-trois-jours, à égrainer-les-très-gros-mots-puis-à-implorer-Saint-Antoine-de-Padoue, à reprendre-à-l'inverse-et-à-l'endroit, à-mille-reprises, en vain.

Sacrament.

Je voudrais m'acheter douze mille passes de métro de la STM et les perdre une après l'autre, après l'autre, après l'autre, n'importe où dans la ville, ou ailleurs, et répéter la boulette quinze millions de fois, plutôt que ça.


J'offre : Deux douzaines de pots Mason de chili con carne fait maison, ou bedon du boeuf bourguignon, une bouteille de Dewar's, du gros gin ou une douze de Laurentide tablette. Je gratte votre entrée pendant l'hiver pour les dix prochaines années à venir ou je garde vos kids jusqu'à ce qu'ils soient prépubères.


17.2.11

ÊTRE UN HÉROS

Dans une rue à sens unique, sous un réverbère faisant briller une belle glace bleue bien mouillée, mon engin qui marche une fois sur trente m'a donné à entendre c'te toune-là, par hasard. J'ai levé le son et soudain, soudain, j'ai eu de l'agrément, oh ouais, le doigt planté à la page 177, sous une pluie fine, drette là où les épinettes commençaient à valser...



8.2.11

C'EST À CAUSE DE DENIS VILLENEUVE...


J'angoisse grave. À cause de Denis Villeneuve.

Ouais.

Quand je pense à Denis Villeneuve, je ne pense pas à La Course destination monde, ni à Polytechnique, ni même à Incendies, ni aux Oscars, ben non. Quand je pense à Denis Villeneuve, il me vient en tête une scène du film Un 32 août sur terre, quand Simone critique, déprécie - que dis-je! - rabaisse méchamment son éventuel géniteur (le sympathique Philippe) en lui garrochant à la tête quelque chose comme :

« T'as trente ans pis t'as même pas tes licences? »

Phhh.

1998. J'avais quelque chose comme 19 ans. Et toujours pas mes licences. Ça m'est rentrée dedans comme un dix roues :

« T'as trente ans pis t'as même pas tes licences? »

J'avais l'étrange impression que je me rendrais là. À trente ans pas de licences. Feeling, tsé. Bah.

L'année d'après j'étais à Montréal. Ne-pas-perdre-ma-carte-de-métro-mensuelle m'importait davantage que de prendre-un-rendez-vous-à-la-SAAQ-pour-prendre-mes-licences. Je m'en crissais, c'est ben certain.

Jusqu'à ce que... à trente-deux ans, accotée sur le comptoir de Machin-Conduite-Expert-CAA-recommandée, une école de conduite tsé, je me sentais comme Philippe l'incompris, Jos-Bine trentenaire pas de licences, à enquêter sur la gentillesse des moniteurs et le cursus des cours.

Me suis trouvée un Guide de la route 2004 au Village des Valeurs. Pour trois piasses.


J'ai pris ça pour un signe, qu'est-ce que tu penses.


(Ouais.)

24.1.11

MOINS VINGT ET DES POUSSIÈRES, COME ON...

Billet ravigotant, lu chez Bouchard :

«Aimer le froid et la neige, au Québec, c'est indispensable pour y apprécier la vie. (...) C'est l'hiver, un point c'est tout.»

Mets-en, sacrament! Si t'es pas content, pousse-toi à Cayo Coco pis épargne-nous tes lamentations.

Sinon, mets ta tuque pis tire-toi une bûche.




20.1.11

ENTENDU À MONTRÉAL

— Je t'ai dit que c'était Paul Piché le commandant de bord, à mon retour à Montréal?
— Est-ce qu'il a chanté Y'a pas grand chose dans le ciel à' soir dans le micro?
— Non. Mais les gens ont applaudi pareil.